Bien qu’à contrecœur, je le confesse, je ne peux nier les constats posés par Francis Pisani dans cet article : en effet, l’IA alimente elle aussi le business de la peur, si vendeur pour les ”usines à doxa” …
L’auteur a l’objectivité d’en reconnaître les effets délétères (peut-être inévitables) aux côtés des percées (possiblement souhaitables) qu’elle apporte.
Ses conseils sur l’examen du ”discours sur l’IA” sont empreints de bon sens et de pondération- ce qui ne peut qu’aider à garder la tête froide.
Un passage m’interpelle particulièrement :
”Fille de la révolution numérique, l’intelligence artificielle est une technologie de pouvoir. Nous n’avons aucune raison de laisser les puissants se l’approprier. Nous en savons assez pour comprendre que le grand enjeu est de savoir qui de l’humain ou de la machine contrôlera l’autre. Or l’humain, n’est-ce-pas, c’est nous : le « grand public ».”
C’est peu dire que de dire que je souscris à ces mots !
MAIS … n’est-ce pas le plus séduisant des pièges que de croire qu’en apprenant à ”nous servir” (car qui ”servira” qui, ou quoi…) de l’IA, nous empêcherions les puissants d’en user, beaucoup mieux que nous, et à leur bénéfice - donc à notre détriment ?
La question reste, cyniquement, ouverte …